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Story joueur #3 Van Kalaan - Confessions

  • Depuis qu’il est dans la larme d'Aziliz, Van Kalaan va régulièrement « parler » avec Aziliz dénuée de sens. Voici la teneur de ses confessions. Les bugs arrivent à la troisième épreuve de Néant lorsque cette story est enregistrée.

"Aziliz, antinomique symbole de vie, sourde mais fidèle oreille à mon histoire, me revoilà devant toi. Humble occupant de ta larme, je vis hanté par le souvenir de ton sourire qu’il m’a semblé apercevoir. Ô ce sourire ! Cette image de sourire ! Cet espoir de sourire ! Ce rêve de sourire ? Aurais-tu réagi à l’écoute de mes secrets ? Ton immortalité aurait-elle été touchée par les gesticulations et les histoires d’un bug ? Jeté ici par la main folle de ton mari, j’ai trouvé en ta personne privée de sens une confidente inimaginable. Coupé du temps, de la réalité, du monde, de ma terre, j’ouvre devant toi ce coeur que certains croient froid, sec … ou absent ? Naufragé de mon monde, je me sens comme ces marins de l’ancien temps qui se rassuraient en priant des icônes de bois.


Aziliz, mystère flottant au grès des cahots de ton dieu, éternel amour de notre antéchrist. Ma vie me semble être une éternelle fuite en avant vers la prochaine bataille, comme si le fracas des combats était le sel de mon identité. Suis-je pré-destiné aux combats ou est-ce que je m’y jette par peur de ce que je pourrais ressentir si je n’y noyais pas mon esprit ?
Suis-je un guerrier ? Ou suis-je en fuite ? Essayerai-je de me préserver de la douleur sourde que j’ai ressentie en voyant mon monde s’effondrer ? Ce monde qui s’est écroulé devant mes yeux, alors que je n’étais qu’un enfant regardant par la fenêtre cette métropole qui allait devenir le souvenir martyr d’une résistance en quête de symboles pour sa survie.
Sous la lumière froide de foudres assassines, je perdais ma famille, mon avenir et mes rêves d’enfant. Dans le sillage marin de monstres d’acier je trouvais des compagnons, des frères, chacun complice du destin de l’autre. Mâchoires serrées par le froid, la peur et la rage je jurai de ne plus jamais sentir mon coeur se briser comme il l’a été dans cet infernal carnage où se sont enchevêtrés le feu et le sang, la gloire et la honte, l’héroïsme et quelque milliers de morts anonymes. C’est en fait ce jour là que j’ai revêtu mon armure. Symbolique, psychologique mais infiniment plus rude que cette philonite.


Aziliz, douce madone éthérée, mère insouciante. Tout comme mes frères, porté par l’amour, l’espoir et la confiance, j’ai accepté de servir la vie, son incarnation et ses desseins. Animés par la fougue innocente de notre jeunesse nous avons parcourus le monde, persuadés d’avoir ceint le bandeau immaculé de la liberté. Mais quand je me retourne, je constate qu’un tombereau de mouches recouvre les traces de notre passage. La mort a été un affable compagnon de voyage à qui j’ai bien volontiers ouvert les bras comme mon âme. En souriant, j’ai suppléé la faucheuse dans ses basses œuvres à condition qu’elle blinde mon cœur à chaque sacrifice que je lui offrais.
Disciple assidu de la mort, j’ai marchandé la souffrance contre l’espoir dans un troc de dupe. Un présent pour elle, la paix pour moi, la sécurité pour les ultimes personnes habitant mon cœur. Macabre ? Peut-être. Mais était-ce si cher payé ?


Aziliz, patrie de mes cauchemars, parfaite confidente. Tu es la reine d’un jeu d’échec qui échappe à mon entendement. Comme les Parques, mythiques divinités des destinés humaines, ton roi se promène dans nos vies et nos mondes à la poursuite d’un dessein final que nous ignorons. A quel point sommes nous les pions de tout cela ? Je ne le sais. Je ne compte plus les vies qui se sont éteintes devant mes yeux, les vœux brisés entre mes mains, les derniers souffles abandonnés sur le métal mystique de mon armure mais aucun fantôme ne vient me hanter la nuit. Je suppose alors que tout cela peut avoir un sens et que chacun y a peut-être un rôle. Qu’on le choisisse ou que le rôle prenne le pas sur la vie de son sujet, voilà une question qui intéresserait surement les savants de Fidridane. Mais au diable le doute ! J’embrasse la voie qui est la mienne mais pas sans marchander ! Je n’ai aucun amour pour la vie, la mienne ou celle d’autrui. Ce monde a posé lui même les fondements de sa propre destruction il y a bien longtemps déjà et il ne mérite pas d’être sauvé. Peut-être aurais-je aidé à le pousser dans les flammes s’il ne restait pas une once d’amour dans mon cœur pour retenir mon bras.


Aziliz, immortelle aveugle, excuse perpétuelle d’un fou égoïste. Nous sommes des marionnettes sous un vernis de volonté. Bercé de Charybde en Scylla, nous errons dans la brume, hagard. Sommes-nous en quête d’un but précis ? D’une mission noble à accomplir ? Ou à la recherche d’un maître qui lâchera notre laisse vers les mollets de son ennemi ? Soyons honnête ma chère amie. Ton aimé a-t-il les mêmes visées que Soren ? Qui est notre ennemi ? Myphos ? Cet être masqué que Classiss semble détester de toute son âme ? Les deux ? Sont-ils seulement liés ? Nous nageons dans une mélasse de mystère, nous sommes chahutés, bouleversés. Nous avons de l’importance tant que nous servons les desseins de plus grands que nous. Mais qu’en est-il de nos désirs ? Je vois mes amis et je vois leur projets. L’un souhaite aider son prochain sur la Terre, l’autre prétend à un avenir paisible auprès de celle qu’il aime. Tout deux débordent de vie, de bienveillance. Tout deux méritent de pouvoir accéder à leur désir. Leur sens du devoir est exemplaire, ils sont admirables d’abnégation. Aujourd’hui, comme moi, ils tenter de percer le brouillard qu’est le sens à donner à leur existence en tant que bug, mais eux, en mettant de côté leurs aspirations d’humain, de Quadrilla.

Le monde, la vie ne vaut la peine d’être vécue que pour eux et avec eux. Je prendrai mille vies pour les préserver. J’en prendrai mille de plus pour leur permettre de réaliser leur souhait. Je n’ai d’amour que pour eux et d’humanité que grâce à eux. Ose me les prendre, ose mes retirer et j’irai servir celui ou celle qui fera disparaitre de l’univers notre médiocre humanité. Cette humanité qui, de lâcheté en lâcheté est capable de se soumettre à celui qui leur promettra la vie la plus insipide, la plus linéaire. Mourrez et nourrissez de votre chair reconditionnée vos enfants ! Vivez déterminez et taisez-vous. Vivez sans secret et abaissez-vous ! Vivez sans penser, sans philosopher et sans choix ! Mais quel humain peut accepter cette vie de singe de laboratoire !? Qu’elle brûle ! Qu’elle disparaisse ! La vie trouvera toujours un chemin dans l’univers. Dans l’infiniment petit ou dans l’infirment grand l’équilibre des runes sera toujours présent, toujours prêt à animer des corps, des pensées. Si ce ne sont pas ceux de notre civilisation qui a apparemment renoncé à la magie du mystère de la vie alors tant pis ! Est-ce une si grande perte ?!


Aziliz ! Je sais quelque chose chez toi m’entend ! Je sais qu’un jour tu t’éveilleras ! Je sais qu’un jour, dans ce monde, tu feras de grandes choses et que plus puissante que jamais tu seras. Aussi, souviens de toi de cette promesse ! Ma vie, mon destin, mon coeur et mes armes tant que vivent 3 bugs. Ma famille. Mes uniques raisons de vivre. D’aimer.

Siegfried. Jakaa. Lestrade. "

 

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